
Comme Marseille est la plus belle ville du monde, il n’est pas surprenant que beaucoup de gens veuillent y venir en visite. Et pour cela, rien de plus simple que de réserver un petit Airbnb ! Pour certains propriétaires, il s’agit de rentabiliser un appartement familial afin de financer les travaux dans leur nouvelle cuisine, mais pour d’autres, c’est devenu un véritable business. Même si ce principe ravit les touristes, laisser des appartements vides la majeur partie du temps n’est pas très bénéfique. De plus, si de plus en plus d’appartements sont uniquement dédiés au tourisme, où vont vivre les marseillais ?
« À Marseille, nous aurons la réglementation la plus stricte et la plus forte de France pour lutter contre les meublés de tourisme. » – Benoît Payan
En ce début d’année 2025, la régulation des locations touristiques à Marseille prend un nouveau tournant. Après plusieurs mois de bataille contre des plateformes comme Airbnb (on se souvient de la chasse aux boîtes à clés #disqueuse), la mairie a annoncé le 17 février la réduction à 90 jours par an de la durée maximale pendant laquelle les résidences principales peuvent être louées à des touristes (contre 120 jours actuellement). Et si ces règles ne sont pas respectées, une amende d’environ 15 000 euros attend les concernés (autant dire que ce n’est pas rentable).
L’objectif est alors de fluidifier l’accès au logement pour les Marseillais, qui se trouvent en difficulté pour se loger à cause du marché de la location courte durée.
Côté Airbnb, le directeur général de la plateforme pour la France et la Belgique, Clément Eulry, ne partage pas ce point de vue (logique). Selon lui, cette nouvelle mesure n’aura pas d’impact sur la crise du logement à Marseille et pourrait, au contraire, pénaliser des familles qui comptent sur ces revenus pour améliorer leur pouvoir d’achat. En effet, les locations touristiques ne représentent que 0,3 % du parc immobilier de la ville (ce qui n’est finalement pas si énorme).
Il n’empêche que la mairie s’oppose totalement à l’idée de faire de Marseille un centre de location touristique. En plus des mesures contre les boîtes à clés, la ville avait déjà contraint les propriétaires de résidences secondaires à investir dans des logements locatifs traditionnels s’ils souhaitaient louer leur bien à des touristes (à se demander si c’est toujours un bon plan). Et en 2023, une brigade de contrôle dédiée aux locations illégales avait été créée, en réponse à l’augmentation rapide des locations touristiques dans la cité phocéenne. Cette même année, 13 000 locations touristiques avaient été recensées à Marseille correspondant à une augmentation de 45 % par rapport à l’année précédente.
On se pose alors une question : cette nouvelle règle suffira-t-elle à alléger la crise du logement à Marseille, ou n’est-ce qu’une mesure qui fera perdre de l’argent aux propriétaires ? Vaste sujet !