Elle surplombe la ville, protège les marseillais.es et doit son nom à la colline de La Garde sur laquelle elle se trouve.… Si son histoire regorge de détails et d’anecdotes, découvrez 5 secrets de celle que l’on surnomme affectueusement la Bonne Mère.
1. Trois hommes, une usurpation et trois bâtiments emblématiques de Marseille
Le saviez-vous ? C’est un prêtre prénommé Pierre qui construisit en 1214 un petit sanctuaire en l’honneur de la Vierge Marie. Mais ce n’est pas cet homme qui nous intéresse. En effet, il faut attendre 1853 pour que ce lieu de culte – qui était alors minuscule – soit agrandi et transformé en Basilique.
Qui est l’architecte derrière ces travaux ? Il s’agit du marseillais Henri-Jacques Espérandieu (un protestant…), à qui l’on doit également la Cathédrale de la Major et le palais Longchamp. Mais il a fallu longtemps pour que son nom soit associé à la Bonne Mère. De fait, à l’époque il avait peu de notoriété et à cause de sa religion, on avait attribué le projet à Léon Vaudoyer.
2. Les trois vies de la Bonne Mère
Notre-Dame-de-La-Garde a eu trois vies. Très modeste chapelle en 1214, elle connut par la suite un destin beaucoup plus mouvementé. Au XVIe siècle, François 1er est alors roi de France. Il remarque le manque de défense de la cité phocéenne et décide de construire un fort sur la colline.
Au centre de ce système défensif ? La chapelle… Il faudra attendre l’an 1807 pour que le culte reprenne. En avril 1793, la Bonne Mère est convertie en prison pour princes. Plusieurs ducs (un père, ses deux fils et sa sœur) accompagnés par le prince de Conti y sont emprisonnés plusieurs semaines avant leur transfert au fort Saint-Jean.
3. “C’est pour mieux te voir mon enfant”
Au sommet de la basilique Notre-Dame-de-La-Garde – surmontant le clocher – trône fièrement depuis 1870 une statue de la Vierge à l’enfant. C’est elle que les marseillais surnomment affectueusement « la Bonne Mère ». La statue mesure 11,20 mètres de hauteur et pèse 9 796 kilos. Son sommet se trouve à près de 226 mètres d’altitude et a besoin d’être redorée avec 500 grammes d’or tous les quarts de siècle ! Un trentaine d’années en arrière, vous pouviez emprunter un escalier en colimaçon qui vous permettait de voir la vue à travers les yeux de la Bonne Mère.
4. Un refuge pour les pèlerins et les malades. Une protectrice pour les marins
Une des raisons de son agrandissement fut le besoin de place pour accueillir les pèlerins de plus en plus nombreux et surtout les malades du choléra qui venait chercher la protection de la Vierge Marie en 1884, puis ceux de la grippe espagnole et de la peste également. Mais la Bonne Mère reste avant tout la protectrice des marins qu’elle protège du haut de sa colline de 150 mètres d’altitude. Aujourd’hui, à l’intérieur de la basilique Notre-Dame de la Garde, vous pouvez admirer d’émouvantes offrandes en forme de bateaux, offertes par des marins revenus vivants d’une sortie en mer dangereuse.
5. Un accès insolite
Pour faciliter l’accès à la basilique, un funiculaire est construit en 1892. Surnommé l’ascenseur par les marseillais, vous pouviez y accéder par la rue du Dragon et il vous faisait arriver directement sur la passerelle de la terrasse de la Bonne Mère. Non rentable, il a définitivement cessé de fonctionner le 11 septembre 1967 à 18h30 après avoir transporté 20 millions de passagers…